HISTOIRE

Alec, tu es né un vingt et un juin, dans une des villes de campagne proche de Maynooth,en Irlande. Un jour de pluie, certes, mais un beau jour quand même.

Ta mère, lorsque tu es né, elle était aimante, et rassurante, comme la plupart des parents. Ton père s'amusait avec toi, au dessus de ton berceau, à faire des petits bruits, et tu rigolais. C'était bien, cette période où vous étiez tous les trois, où vous vous aimiez, où vous vous amusiez. Oui, tu l'aimais cette période, dommage qu'elle se soit si vite finie.

Ta mère a dû très vite reprendre son travail, puisqu'elle était infirmière, et que l’hôpital souffrait de sous-effectif, ton père, était charpentier, et ne pouvait quasiment jamais rentrer chez lui, où tu l'attendais, chaque jour. Alors une jeune femme est venue, disant qu'elle était désormais ta nounou, et qu'elle devait prendre soin de toi tant que tu n'allais pas à l'école. Mais ce jour où tu devais aller à l'école n'est jamais venue.

Ta mère refusait de payer l'école, et ton père ne voulait pas payer tout l'argent que l'on demandait. Pour cela, il se sont disputés de nombreuses fois. Alors en fin compte, c'était quand eux avaient du temps, que tu apprenais des choses. Autant dire que ce n'était pas souvent.

Mais heureusement que ta mère eut l'excellente idée de t'envoyer faire des week-ends chez ta grand-mère. Sans ça, je ne pense pas que tu aurais pu avoir d'autre chance d’apprendre des choses, comme apprendre à lire, à écrire, et d'autres choses de bases. Par contre, jamais tu n'avais le droit d'aller dehors, on te l'interdisait. On te disait qu'il y avait tout pleins de méchants microbes dehors, et qu'ils allaient te faire du mal si jamais tu osais sortir de la maison. Alors jamais t'es sortit. Jamais t'es allé dehors, joué avec les enfants de ton âge. T'avais pas non plus le droit de regarder la télé tout seul. Alors que faisais-tu ? Tu regardais l'horloge, attendant que le temps passe lentement. Alors tu pensais. Tu réfléchissais, et tu ré-apprenais ce que ta grand-mère t'avait appris. Tu apprenais ces langues inconnues, comme le français et l'italien. Tu trouvais que c'était dur, mais cela te faisait apprendre de nouvelles choses, et puis tu t'amusais bien à parler en langues étrangères !

Puis un jour, tu avais décidé de sortir un peu, pour rencontré des gens. C'était la première fois que tu sortais de la maison, que tu allais te promener tout seul, comme un grand, en ville. Seulement voilà. Certes, tu as pu discuté avec des gens, mais c'était seulement des filles, qui pensaient que tu en étais une aussi. Et elles, elles connaissaient la marque française "Lulu Castagnette" qui était essentiellement pour filles. Et elle trouvait que les habits que tu portais y faisait penser. En plus, tu leur avait dit ton second prénom, alors elles ne s'étaient pas privées de t'affublait d'un surnom comme "Lulu" !

Cependant, cela ne te choqua absolument pas. A vrai dire, ça te plaisait même, qu'elle t'ait trouvé un surnom comme celui-ci ! Tu trouvais que c'était sympathique, que ça faisait un peu enfantin, mais que ça te résumait dans les grandes lignes. Et tu aimais ça, tiens ! Bougre d''imbécile, tu avais toujours ce petit sourire niais lorsque l'on t'appelait comme ça. Mais maintenant, ça va mieux, tu en as pris l'habitude, alors tu ne souris plus comme un idiot.

Puis, l'entrée au lycée arrivait à grand pas. Mais tes parents n'en pouvaient plus. Avec leurs boulots, c'était bien trop dur de t'entretenir, et de bien s'occuper de toi comme il le fallait. Alors bon. Ils avaient fait quelques recherches, et avaient finalement atterrit sur un institut qui faisait internat. Ils avaient regardé comment cela se passait, si cela semblait bien ou non. Et sans même avoir prit le temps de t'en parler, il t'inscrivit. Mais cela, tu ne l'as su que lorsqu'ils t'ont demandé de monté dans la voiture, et t'on emmené dans la salle du directeur, où ton inscription se fit.

Bizarrement, cela ne t'inquiéta pas plus que ça, lorsqu'ils partirent sans toi, te disant que tu ne les verrais plus avant pas mal de temps. Non, cela ne te dérangeait pas, car avec ou sans parents, tu ne changerais pas. Alors tu entras dans cet institut. Là-bas, tu te fis de nombreux amis. Extraverti comme tu étais, ce n’était pas bien difficile, évidemment. Tu as rencontré ton twin, là-bas. Et tu n’as jamais eu de relation plus fusionnel avec lui qu’avec quelq’un d’autre. Vous n’étiez pas amoureux. Pas amant. Juste des amis, sur la même longueur d’onde. Vous vous compreniez, tout le temps, qu’importe la situation. C’était ton twin, ton meilleur ami. Puis il est parti. Un peu avant ton petit ami, Kii. Il s’appellait Kii, il était un gros ronchon. Un peu renfermé sur lui-même, un peu timide. Mais tu l’aimais. Tu l’aimais tellement. Et d’un seul coup, tu perds les deux personnes auquel tu tiens le plus. Ton ami Raven s’en est allé aussi. Ils sont tous partout. Ils t’ont tous abandonné. Tu ne sais rien du départ de ton twin. Tu sais à peine que Kii est parti dans les pays du Nord, pour x raison.  Tu ne sais rien de plus. Rien. Tu es là, tout seul, dans cet institut, dans ce lycée. Tes beaux jours en tant que président du comité des élèves devenaient de la fumée. Très vite, la salle du conseil des élèves redevinrent calme. Trop calme. Trop sérieuse. Il n’y avait plus personne. Plus Raven, ton copain au cheveux roses avec qui tu mangeais toujours des sucrerie. Plus twin, qui venait parfois vous embêtez durant vos réunions. Plus Kii, qui attendait toujours derrière la porte, le temps que tu finisses. Très vite, tu n’étais plus que l’ombre de toi-même. Tu avais l’impression que si jamais tu t’attachais à quelqu’un, il allait inévitablement partir, à un moment ou à un autre.

Et c’est en te refermant sur toi-même, que tu es arrivé à la fac. A la Kyogaku High School. Tu as arrêté de te teindre les cheveux en roses. Ils sont devenus blons, maintenant. Plus passe-partout. Tu mets des lunettes occasionnellement, aussi. Séquelle du comité des élèves, tu te dis parfois. Et tu ne t’es approché de personne depuis que tout le monde t’a laissé. Tu n’as pas pu pardonné à ton twin, et tu lui en veux toujours. Ce n’est pas ton genre, pourtant, d’être rancunier. Mais voilà, c’est Andréas, ton twin. Il n’avait pas le droit de te faire ça. Pas à toi. A toi, Lulu. Depuis le lycée, tu as bien changé. Tout cela t’a bouleversé. Tu ne sais pas si tu es devenu plus fort suite à ça. Mais tu n’es plus celui d’avant. Le Lulu extraverti et extravagant, qui aime le rose, qui aime toutes les couleurs, aussi flashy soient-elle. Non, tu n’es plus ce Lulu là. Ou bien, peut être ce cache-t-il derrière le masque devant lequel tu te protèges…. Qui sait.